RECHERCHES SUR MOLIÈRE.                         113
Gagnât, procureur au Parlement1. M. de Montalant fit ensuite construire, à la place de la plus petite maison de la rue de Calais, k côté de celle dans laquelle la fille de Molière était morte, une chapelle sous l'invocation du Saint-Esprit, et obtint de l'archevêque de Paris la permission « de dire la messe dans ladite maison2. »» On peut supposer que M. de Montalant voulut ainsi consacrer un pieux souvenir à celle qui avait reçu, lors de son baptême les prénoms d'Esprit-Madeleine, et qui s'était unie à lui malgré son âge avancé et sa position précaire. La donation de deux contrats de rente faite de son vivant, le ll janvier 17268, par M. de Montalant à Philippe de Lonie, « porte manteau de S. A. R. Mgr le duc d'Or­léans », aurait été inspirée par un sentiment analogue s'il était prouvé, comme cela paraît probable, que ce Philippe de Loménie était un parent, peut-être le petit-fils du premier mari de Geneviève Béjard4.
Il y avait eu aussi rapprochement entre M. de Monta­lant et quelques-uns des membres de la famille Poquelin. Dans un testament fait en 1734, Claude de Rachel « donne et lègue à la damoiselle Poquelin, femme du sieur Pierre Chapuis, bourgeois de Paris, une action et trois dixièmes d'action sur la compagnie des Indes, avec le grand portrait de la défunte femme dudit sieur testateur qui étoit cousine germaine de ladite damoiselle Chapuis, » et il fait encore un autre legs « à la dite damoiselle Chapuis et à la damoiselle Po­quelin, sa sœur, fille majeure8. » Ces deux personnes étaient * sans doute les filles de Jean-Baptiste Poquelin, avocat en Par­lement et neveu de Molière. Par le même testament, après , divers legs parmi lesquels on remarque celui du « portrait de feu M. Molière » donné à un sieur de Saint-Gelais., M. de Montalant, nommait pour sa légataire universelle « la dame veuve des Lèzes, sa nce. »
Le 5 juillet 1736 M. de Montalant, afin d'assurer la con-
1.  Document n° LXV, cote neuf.
2.  Documents n- LXIII et LXV, cote vingt-neuf. — 3. Idem, cote huit. 4. Documents n° XXXIII et XLIV. — 5. Document n° LXII.
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